Avec les manifs pour le climat, c'est le retour en force, dans la presse, du mot “égérie" pour désigner les militantes en vue. Quand les femmes dirigent, elles ne sont pas “leaders” ou “dirigeantes”, non, elles sont des “égéries" (mot réservé aux femmes), l'étage en dessous.
Grâce à l'affaire Benalla, révisons notre vocabulaire : beaucoup de mots existent pour qualifier cet "homme de main" : sbire, séide, spadassin, satellite (vieilli dans ce sens), nervi, sicaire. On évitera "gorille", par respect pour les pongidés.
Notre rédaction vient de se voir rappeler qu'elle ne doit pas utiliser le nom commercial d'« une petite feuille de papier autoadhésive amovible rassemblée en petit bloc », à la demande de la marque en question. Profitons de l'occasion pour raviver l'usage du joli mot « becquet ».
Avez-vous remarqué que, dans la presse, les rapports sont toujours "accablants", les pluies, "diluviennes" et le déficit, "abyssal" ?
L'ennui vient de l'uniformité.
Carlos Ghosn croupit au fond d'un ergastule depuis près de deux mois. Il aurait maigri de dix kilos et subit des humiliations. Comme n'importe quel détenu, en somme. Quand un grand de ce monde choit, on découvre subitement l'inhumanité de la zonzon.
On met une majuscule à État, Plan, Constitution, quand ces termes sont pris dans leur sens politique. Cela relève de l'orthographe. Par contre, majusculer Ministre, Député, Président, Conseiller général, etc., cela relève de la fantaisie, voire de la flagornerie.
Attention, faux ami : la "balkanisation" ne signifie pas, malgré les apparences, "mise en coupe réglée d'une ville" (Levallois par exemple), mais "émiettement", par référence aux Balkans, péninsule jadis unifiée dans l'empire Ottoman et depuis fragmentée en une poussière d'Etats.
Le Larousse ne connaît toujours pas "féminicide", alors que ce mot est entré au Robert en 2014. Pourtant le Grand Larousse du XXe siècle connaissait "uxoricide", vieux terme de droit qui signifie meurtre de son épouse par le mari (uxor = épouse en latin).
Macron vient d'employer le verbe “déconner” en public. A l'origine, ce verbe signifie se retirer du... "con". Sens souvent ignoré. En linguistique, un mot dont on ne perçoit plus l'origine est dit "démotivé". Le langage macronien nous aura au moins donné l'occasion de l'évoquer.
Qualifier Bolsonaro de candidat puis de président "antisystème", alors que les Églises évangéliques, les milieux d'affaires, l'armée et les latifundistes le soutiennent, est un tour de force médiatique, un vrai miracle de la casuistique.
Prenons les devants et rappelons-le en cette veille du 8 mars, comme nous le fîmes d'autres années. C’est la journée internationale des droits des femmes. Pas de la femme. Rien à voir avec l’« éternel féminin », car, justement, il faut que ça change. Ça va mieux en le (re)disant.
Attention au verbe réfuter : il signifie “démontrer la fausseté d'une affirmation par des preuves contraires”. Quand on se contente de dire qu'une chose est fausse – sport très à la mode ces temps-ci –, il s'agit plutôt des verbes nier, contester, démentir, contredire…
Le point, on le met avant le guillemet ou après ? 🤔
Citation complète, point avant :
– Reverdy a dit : « Créer, c'est penser plus fortement. »
Citation fondue dans la phrase, plutôt après :
– Queneau écrivait de l'histoire qu'elle est « la science du malheur des hommes ».
Le saviez-vous ? Les copistes médiévaux utilisaient 2 points interrogatifs : celui que nous avons conservé et un autre, qui servait pour l'interrogation rhétorique (affirmation déguisée n'appelant pas de réponse).
Le “Moyen Âge” était plus précis que notre troisième millénaire.
"Il y a péril en la demeure" ne signifie pas, comme beaucoup le croient, y compris le "Canard" de ce matin dans son papier de "une", qu'il y a danger dans la maison, mais qu'il faut se hâter. "Demeure" a ici le sens ancien d'absence de mouvement.
Vendredi soir ? un excellent moment pour rappeler que l'adjectif "conséquent" n'est pas synonyme de "nombreux", "important", "considérable", mais de "logique", "cohérent". Oui, c'est toujours un choc quand on l'apprend.
L'Arc de triomphe, "symbole de la République", selon certains politiques et médias. Cet édifice fut commencé sous Napoléon 1er, étrangleur de la République, et terminé sous Louis-Philippe. Comme symbole républicain, on fait mieux.
“Les réactions politiques ne se sont pas fait✅ attendre.”
Faites attention à ce douloureux participe passé, “fait” suivi d'un verbe à l'infinitif : il est toujours invariable.
#ÇaCestFait
Notre camarade Richard Herlin est parti hier, nous laissant bien seuls pour démêler anacoluthes, amphibologies et participes passés. Il a contribué avec malice à la vie de ce compte, avec passion à la vie de la langue, et avec amour à la vie de beaucoup d’entre nous.
Adieu Richie
On ne compte plus les titres de presse avec le mot disgracieux “grogne" (des usagers de Vélib, des gardiens de prison, etc.). Ne dévalorisez pas la contestation, laissez la grogne aux cochons.
Le journalisme sportif à la pointe de l'évolution (ou de l'altération) de la langue : "déjouer" pour "mal jouer" ; "jouer une équipe" pour "jouer contre une équipe" ; "signer un joueur" pour “recruter” ; liste non limitative.
Allez, osons-le avant qu’on nous coupe la pelouse sous les pieds. Quoi qu’il arrive dimanche, quelle que soit l’issue, qu’ils soient victorieux ou qu’ils perdent, souhaitons au nom du fair-play que personne ne tienne des propos acerbes aux Croates. C’est fait, nous l’avons osé.
On se gardera bien de confondre "inclinaison" (position oblique) et "inclination" (goût, disposition pour), bien que tous les deux relèvent du penchant.
Le français est parfois compliqué. Comment expliquer à un locuteur allophone, par exemple, que « le jour tombe » et « la nuit tombe », c’est bonnet blanc et blanc bonnet ? Le sens est le même, c’est l’obscurité qui s’impose. De quoi tomber des nues. Rien ne s’oppose à la nuit…
Cédric Villani et la “bravoure” de Pétain, ce jour sur RTL.
Bravoure selon Larousse : "qualité d'une personne brave, notamment au combat."
Pétain, loin du front en 14-18, n'eut pas trop l'occasion de faire le brave.
Lors des commémorations, beaucoup d'âneries sont dites..
Malgré une légende tenace, employer “second” à la place de “deuxième” n'implique pas qu'il n'y a pas ou n'y aura pas de troisième. On dira ou écrira donc, par exemple, indifféremment “deuxième” ou “seconde” guerre mondiale.
Quand on pense "pléonasme", monter en haut et descendre en bas viennent en premier à l'esprit. On songe moins au "noyau dur", qui en est pourtant un beau, un noyau étant dur par définition. Il serait très dur d'en trouver un qui fût mou.
La digitale (pourpre) est une source de poison violent. D'ailleurs, l'adjectif "digital" empoisonne la presse. Il existe pourtant un remède magique : employer à la place "numérique".
Le français a parfois de ces nuances qui peuvent changer le cours d’un vie. Ainsi, l’épistolière concluant sa lettre par “je suis tout à vous” fera preuve de politesse ; écrivant “je suis toute à vous”, elle déclarera sa flamme au ou à la destinataire. Valable aussi pour un SMS…
Il est des coquilles trop belles pour être corrigées, comme celle-ci, glanée aujourd'hui : "Dans les couloirs distribuant les anciennes chambres où résidèrent Mérimée et Metternich, les tomettes disjointes raisonnent sous les pas." On entend penser les tomettes.
Avec les "gilets jaunes", la presse nous ressort la sempiternelle "grogne sociale". Grogner étant le propre du porc, selon les dictionnaires, en employant un terme aussi désobligeant et dépréciatif, elle se range d'emblée dans le camp du gouvernement.
Profitons d'une météo opportune pour rappeler que « rafale » signifiant « coup de vent violent et subit », « rafale de vent » est un tantinet pléonastique. On peut en revanche évoquer une « rafale de neige » voire, pour les belliqueux, de « pruneaux », sans essuyer une risée.
“Dès que nous nous vîmes, nous nous plûmes ! – Ah bon, vous vous plûtes dès que vous vous vîtes ?” Le passé simple comme un feu d'artifice. Essayez le même dialogue avec le passé composé, si terne en comparaison.
Des universitaires suisses et français préconisent le vouvoiement dans les lieux publics pour lutter contre le corona. Certains sons envoient davantage de postillons que d'autres, tels les ch-, f-, t- et p-. D'où l'idée de dire "vous" et non "tu".
Réagissant à la mort de Serge Dassault, le Medef rend hommage au « capitaine d’industrie ». À ne pas confondre avec « chevalier d’industrie », « individu à la moralité ou aux pratiques douteuses ou vivant de ressources procurées par des activités malhonnêtes ». Même si parfois…
Florilège de superbes poncifs par vous proposés : avions "cloués au sol" ; un intérieur "résolument contemporain" ; les inénarrables "cocher toutes les cases" et "faire bouger les lignes" ; le "lourd tribut" et enfin le "véritable arsenal" (ces deux-là allant toujours ensemble).
L'anglais n'aime pas les accents, mais Beyoncé s'écrit bien avec un é final, qui viendrait, selon Wikipédia, d'ancêtres créoles de Louisiane. Une french touch pour singulière lady.
"La mobilisation s'essouffle". Depuis le 8 décembre, les médias répètent quotidiennement cette phrase. La conjugaison du verbe à l'indicatif marque-t-elle un fait avéré ou un souhait ? Il faudrait peut-être créer un nouveau mode : le non-réalisé, mais ardemment souhaité.
Un "prétexte" est par définition "faux" ou "fallacieux". Il peut très bien se passer de ces adjectifs. C'était notre rubrique : les mots ont un sens, à quoi bon les aider d'un déambulateur ?
La France fait cocorico, reproduisant le chant du coq, appelé aussi pou (masculin de poule, de l’ancien français pouil, poul, venu du latin pullus, coq ou poulet). D’où l’expression « fier comme un pou », lequel n’a donc rien à voir avec l’insecte parasite qui caracole en tête.
On lit et entend souvent “claquer la porte avec fracas”. Est-il possible de fermer violemment une porte “sans fracas” ? Difficilement. On pourra donc se contenter de “claquer la porte”, évitant par là un fracassant pléonasme.
“Un tableau de Paul Signac spolié par les nazis” Qui a été spolié ? Signac ou le tableau ? On vole quelque chose (ou quelqu'un), mais on spolie quelqu'un pas quelque chose. Donc, le tableau de Signac fut volé, et son proprio, spolié.
La veille du 8 mai, Nathalie Loiseau a déclaré qu'elle allait relancer sa campagne par un "blitzkrieg". Un mot qui fleure bon sa colonne blindée et qui ne peut lui avoir été suggéré que par un... "think tank".
"Une trentaine de policiers a pris position". L'emploi du singulier dans ce type de phrase fait un retour en force. C'est parfaitement grammatical (accord du verbe avec trentaine). Mais l'accord avec policiers (= "ont pris position") est juste aussi. Les deux sont possibles !
Jo et Zette, Sylvain et Sylvette, Tom et Nelly, Tristan et Yseut, Pyrame et Thisbé, Orphée et Eurydice, Roméo et Juliette, Antoine et Cléopâtre, Paul et Virginie, Aucassin et Nicolette...
Pourquoi les mecs sont-ils toujours en tête ?
En ce moment, sur BFM, ce bandeau : “Macron a t-il réussi ?” Il manque le premier trait d'union, et c'est un oubli très fréquent. Pourtant ce “t euphonique” (sans valeur grammaticale) doit toujours être gardé à gauche et à droite...
Des lobbys, des lobbies ? Pluriel francisé dans le premier cas, pluriel anglais dans le second… les deux sont acceptés par les dictionnaires courus. Comme il fallait cependant trancher, nous avons choisi le premier pour nos articles. Trancher, un de nos hobbys.
Dans le jargon médiatique, "improbable" ("qui risque peu de se produire") a la fâcheuse tendance à remplacer une bonne trentaine d'autres adjectifs comme invraisemblable, étonnant, insolite, inattendu. Il faudrait songer à sa non-prolifération.
Attention, “passage souterrain” peut se comprendre "passage sous tes reins”. Soit un holorime, en langage savant. Comme dans “Satan l'habite”, qui peut s'entendre aussi, “ça tend ... " (les points suspensifs pour éviter les ennuis).
Parole ministérielle du jour : “Parcoursup est une vraie réussite.” Enlevez l'adjectif “vraie”, le sens change-t-il ? Qu'apporte-t-il ? Rien. Mais c'est la mode de l'adjoindre à tous les substantifs, comme s'il leur fallait une canne pour avancer.
En marge de la démission de Nicolas Hulot du ministère de la transition écologique et solidaire au bout de quinze mois, saluons « La Hulotte » de Pierre Déom, irrégulomadaire naturaliste, qui paraît, elle, contre vents et marées depuis quarante-six ans, avec humour et constance.
Les “plans de sauvegarde de l'emploi” sont, comme chacun le sait, des plans de suppression d'emplois. Bel exemple de novlangue orwellienne.
Bientôt, cela sera : "la guerre, c'est la paix” ou “l'ignorance, c'est la force”, comme dans “1984”.
Le point médian (·), ou “middle dot” – qui figure dans les “caractères spéciaux” –, date de l'Antiquité. Il est utilisé dans certaines langues, comme le catalan.
Il ne choit donc pas du ciel et n'est pas d'invention récente, comme certains semblent le croire.
La presse en février : "L'Académie française se résout à la féminisation des noms de métier". Quelques jours avant le 8 mars, mais surtout... quelques lustres, voire décennies, après que ladite féminisation fut entrée dans les mœurs. Cela s'appelle être à l'avant-garde.
Un enfant de prêtre, des enfants de prêtre. N'ayant pas suivi cette simple règle, ce titre du "Monde" : "Nous, filles et fils de prêtres" nous suggère qu'il y a des couples de prêtres procréateurs !
L'Eglise à la pointe de l'homoparentalité : enfin, elle nous surprend.
On lorgne, on pallie quelque chose. Donc, inutile et même superfétatoire de “lorgner sur” ou de “pallier à”. Merci, LeMonde_correct, pour ces économies de prépositions.
Au titre des rectifications orthographiques proposées en 1990, il est désormais permis d'écrire « interpeller » « interpeler », pour s'aligner sur « appeler ». Les doubles consonnes prennent ainsi un coup dans l'aile. Ce qui nous interpelle, comme disent certains de nos jours…
“Une autopsie post-mortem sera réalisée en temps voulu, a annoncé la police.” Mieux que le projet d'avenir, la première priorité, le principal protagoniste ou le prétexte fallacieux : l'autopsie post-mortem !
Egérie est au départ une nymphe, que venait selon la légende consulter le roi de Rome Numa Pompilius. C'est aujourd'hui l'inspiratrice d'un “homme politique, d'un artiste, d'un créateur” ou une “figure emblématique de qqc” (Le Robert). Le second plan n'est jamais très loin…
"Renvoyer aux calendes grecques", cela ne signifie pas "ajourner", mais plutôt "remettre à jamais". Les calendes grecques, tout comme la Saint-Glinglin, n'ont jamais existé.
Dans le même genre, il y a aussi : "quand les poules auront des dents".
Confondre la "subornation" (corruption) de témoin, terme de droit, avec la "subordination", c'est un peu considérer, en grammaire, la proposition subordonnée comme une proposition malhonnête.
Un constructeur d'outre-Rhin lance un véhicule de luxe 100 % électrique baptisé e-tron. Un nom vraiment... étronnant, si l'on considère sa proximité avec "étron". Pour son succès (on n'ose pas dire sa sortie), nous lui disons "merde".
Il y a le "moins typographique" (−), peu connu ; le tiret "demi-cadratin" (–) ; le tiret "cadratin", son double (—), et enfin le trait d'union (-), un moignon à côté des autres, aussi appelé "div".
Tout moignon qu'il est, il phagocyte les trois premiers.
"Autrice, du latin auctrix, a été en usage jusqu'au 17e siècle" (Maître Eolas). De surcroît, autrice s'entend, et pas auteure.
Que des femmes se mettent à écrire, quelle horreur.
Il est un mot qui plaît beaucoup aux "DRH" et autres managers, c'est le "process" (pour procédé ou processus), inconnu des dictionnaires. Qui ne l'a pas entendu en réhu, et qui ne s'est pas dit, in petto, ça rime avec "mes f..." ?
"Je m'en bats les c... " Difficile de passer près de la sortie d'un collège ou d'un lycée sans entendre cette expression de défi
Déjà, Dicéopolis, personnage d'Aristophane, se faisait passer les génitoires d'un côté à l'autre, mais, lui, seulement pour tromper l'ennui.
Prenons les devants. Le 1er Mai est depuis 1889 la “journée internationale des travailleurs” et de leurs droits. En 1941, Pétain en fit “la fête du Travail et de la Concorde sociale”. Les travailleurs n’étant pas tous les jours à la fête, préférons donc la première formulation.
Nous avons relevé un "tollé général" dans un hebdomadaire cette semaine. Certes, il est fréquent de faire suivre le substantif "tollé" de l'adjectif "général", mais c'est inutile : il s'en passe fort bien.
Un service de paiement propose de « rembourse[r] vos amis en quelques secondes sans aucun frais ». C’est louable. Mais si « aucun » est le plus souvent au singulier, il s’accorde au pluriel avec un nom qui lui n'a pas de singulier : aucuns frais. D’aucuns le savent, d’autres pas.
On ne compte plus, dans la presse, les “en interne”, “à l'international”, “en région”, sans oublier “sur zone”.
Degré zéro du style ; faire plus moche et plus plat, cela sera difficile.
Dans la presse, on n'emploie plus le mot “patron”, mais “chef d'entreprise” ou “entrepreneur”. Et, souvent, les dirigeants syndicaux sont présentés comme les... “patrons” de leurs organisations respectives. Curieux glissement sémantique.
Le saviez-vous ⸮
Il existe un combiné des points d'interrogation (rog) et d'exclamation (clam), nommé interrobang (‽) ou point exclarrogatif, inventé par un publicitaire états-unien au début des si pétillantes sixties.
Employons la locution « il y va » à bon escient, c’est-à-dire au sens de « il s’agit de ». Il en va de même pour la locution « il en va », qui introduit, elle, une comparaison. Il en va de même pour les deux : il y va de notre réputation de correcteurs de les bien distinguer.
L'expression “être empreint de” (porter l'empreinte) est de plus en plus écrite dans la presse “être emprunt de”. Confondre empreindre et emprunter, c'est un emprunt... toxique.
Au Moyen Âge, les “nobles” parlaient des “jacques” (des paysans) par moquerie. La “jacquerie” est donc un terme péjoratif, inventé par ceux-là même qui les réprimaient. Parler de “jacquerie” à propos des gilets jaunes, ce n'est donc pas neutre.
Ce titre du "Monde" [un CRS se plaint] "on est épuisés physiquement" a fait réagir, non pas sur la violence policière, mais sur le pluriel à "épuisés". Il est vrai que "on" appelle le singulier, mais il peut appeler le pluriel quand il est mis pour "nous", ce qui est le cas ici.
Le "Canard" du 17 juillet a reproduit ces deux phrases du dernier opus de Sarkozy, "Passions" : "Nous nous mirent en route" et "nous obtinrent plus de consommation". Pas si simple, le passé simple.
“Le français est à nous !”, ouvrage nécessaire qui dégonfle moult baudruches en matière de langue, à commencer par l'Académie française, qui “ne sert à rien”. Rappelons que cette compagnie d'“immortels” fut dissoute (occise) par la Révolution, mais... ressuscitée par Bonaparte.
La préposition ès, contraction de "en les", appelle le pluriel. Lisant dans “Le Monde” que "Mme Bachelot [est] experte ès Fillon", et sachant que les patronymes ne prennent pas la marque du pluriel, nous en déduisons qu'elle est experte tout à la fois en les Penelope et François.