Doctor History of International Relations
@LettresSorbonne
| Research Fellow Russia
@IFRI_
| Mon 📖 : Pensée et culture stratégiques russes (avril 2023)
❗️C’est avec une grande émotion que je vous annonce la parution de mon livre ce jeudi 20 avril. Une plongée ajournée depuis 30 ans dans la littérature militaire
#russe
post-soviétique (revues, journaux, dico/encyclo mili du minDef RU, discours des off. mili, doctrines off. etc.)
L'infotainment n'est pas une excuse recevable pour des sujets aussi graves. Tolstoï et Makogonov jouissent d'une liberté chez nous qu'aucun officiel français critique du Kremlin n'aurait en Russie. Vous les aidez et même faites d'eux des agents d'influence. Il faut arrêter.
Un coup d'Etat mené par Prigozhin est en cours en Russie. Poutine annonce que toutes les mesures seront prises contre Wagner. Des échanges de tirs auraient eu lieu entre wagnériens et réguliers. Et dire que Wagner avait été conçue pour subvertir des États étrangers.
Depuis 2 ans, Emmanuel Macron, dans son rapport à l'Ukraine et à la Russie, est souvent accusé d’être versatile, voire irrationnel, ou tout simplement cynique pour des raisons politiciennes nationales. La réalité est beaucoup plus complexe. 🧵THREAD
🗣️"Les dictateurs font toujours ce qu'ils disent et nous n'y croyons pas [...] Dans le rapport de force le dictateur est très lucide, il n'est pas dingue. Contrairement à ce qu'on pense, Poutine n'est pas fou", explique Alain Bauer.
Il y a un pile an je soutenais ma thèse sur la pensée stratégique
#russe
post-soviétique à
@LettresSorbonne
. Très heureux de vous annoncer qu'elle sera publiée le 16 mars 2023 à
@EditionsMSH
! Merci à tous ceux qui m'ont soutenu pendant ce (très) long travail !
Très honoré de vous annoncer que j'ai remporté le Prix Albert Thibaudet pour mon ouvrage, Pensée et culture stratégiques russes : du contournement de la lutte armée à la guerre en Ukraine. Merci à mon rapporteur, au jury et au
@AfriThucy
, et félicitations aux autres auteurs !
Quelques réflexions sur l'attentat de Moscou 🧵
1) Pourquoi viser la Russie ; y a-t-il un timing de l'attaque ?
Je ne pense pas qu’il faille y voir une corrélation avec l’élection présidentielle russe. L’EI n’a jamais cessé de viser la Russie depuis des années.👇
Petit 🧵 sur mon étude.
1/ Les élites militaires ont beaucoup commenté leur guerre en Ukraine depuis février-mars 2022. Ils ont émis de nombreuses critiques et recommandations concernant l’État et l’armée russes ⏬
Petit 🧵 sur les principaux messages envoyés par Poutine via Carlson :
1) l'UKR indépendante de la Russie est illégitime (argument avancé au moyen d'une logorrhée pseudo-historique longue et gênante qui a surpris et complètement largué Carlson)
Petit 🧵sur le concept stratégique russe de "guerre psychologico-informationnelle". Quand le concept de guerre informationnelle est analysé par la théorie militaire russe ds les 1990s, c'est très vite la dimension psychologico-subversive qui obsède les élites militaires russes.
Premier🧵 du jour sur les 2 ans de guerre en Ukraine, avec un bilan et des perspectives.
QUESTION : Comment comprendre cette guerre, son déclenchement et son évolution ?
Pour définir cette guerre, je distinguerais deux niveaux. Le premier serait politique.
Petit 🧵résumant ma tribune dans Le Monde sur l'attentat de vendredi et la réaction du Kremlin, des élites politico-militaires et des médias RU.
Ce qui est remarquable dans la politique russe postsoviétique n’est pas l’imprévisibilité mais la continuité👇
✍️Very honored to publish an article in the Journal of Strategic Studies (
@jststs
). Many thanks to the peer-reviewers. It examines the epistemological debate between revisionists and traditionalists in Russian strategic thought since the fall of the USSR.
Comme promis un 🧵sur mon analyse à chaud :
Depuis hier, on assiste probablement à une tentative de coup d’Etat sous un prétexte assez classique : les élites au pouvoir ont trahi le peuple. Pour le comprendre, il est nécessaire de « dézoomer » en revenant à l’histoire récente.
Bravo. Il n'y aucune raison objective de croire que la Russie s'arrêterait à l'Ukraine si jamais elle devait l'emporter. L'histoire passée et récente de ce pays, ainsi que l'analyse des discours de ses élites politiques et militaires incitent fortement à le supposer.
On the eve of a European Council with a gloomy perspective, I signed this call with other 🇪🇺 think tankers for a much needed awakening on Ukraine support: we must and we can do better collectively for 🇺🇦 ⤵️⤵️
🧶 Le
#Time
"révèle" qu'il y a des divisions (ampleur, poids et portée difficiles à apprécier) dans l'équipe de
#Zelensky
sur la stratégie à adopter face à la
#Russie
(en gros, poursuite des combats vs. négo.) et sur les mesures anti-corruption (qui auraient conduit à se 1/8
L'Élysée a appris des erreurs précédentes : les déclarations trop prudentes ne sont pas per��ues comme de la responsabilité par le Kremlin, mais comme une démonstration de faiblesse à exploiter.
E. Macron : "Il n'y a pas de consensus aujourd'hui pour envoyer de manière officielle, assumée et endossée des troupes au sol. Mais en dynamique, rien ne doit être exclu. Nous ferons tout ce qu'il faut pour que la Russie ne puisse pas gagner cette guerre".
📖 Dans le nouveau numéro de
@Pol_Etrangere
,
@Michel_Goya
signe un article intitulé « Guerre en
#Ukraine
: Schumpeter au pays des Soviets ? », disponible en libre lecture.➡️
🧶Principaux enseignements de l'article à retrouver en thread ci-dessous. ⤵️
Excellent résumé d'Elsa : la perception occidentale de l'histoire de l'Europe orientale est russo-centrée. Lire Kappeler et Colin Lebedev ! L'histoire de l'Ukraine est très riche et ne se limite pas à la tutelle de l'empire russe (mi XVIIe-fin XXe).
Merci a C politique de m'avoir permis dimanche soir de mettre au point quelques éléments d'Histoire, face à la vulgate "depuis toujours la Russie considère que l'Ukraine lui appartient "
Deuxièmement, il a sous-estimé la nature, le cynisme et la radicalité des intentions russes, qui ne sont pas tant de se faire accepter et reconnaître par l’Occident, ou encore d’équilibrer le rapport de force en Europe, que d’assouvir des ambitions impérialistes et hégémoniques.
📜 Tribune dans
@lopinion_fr
. J'y présente le fruit de mes recherches en partant de l'échec initial de l'opération militaire spéciale. Un grand merci à
@jdomerchet
:)
Les multiples déclarations très lucides d'Emmanuel Macron ces dernières semaines mettent sérieusement à mal la tentative de séduction "pacifiste" russe, dont la France est une cible privilégiée.
L'Élysée a appris des erreurs précédentes : les déclarations trop prudentes ne sont pas perçues comme de la responsabilité par le Kremlin, mais comme une démonstration de faiblesse à exploiter.
🧵en écho à l'enquête exceptionnelle de The Insider. L'emploi d'armes non létales (acoustiques, micro-ondes etc.) a été pensé ds le cadre de la théorisation du contournement et notamment comme une composante de la guerre psychologique russe.🔽
Le régime russe continue d’être, comme l’« opération militaire spéciale » et le coup de force d’Evgueni Prigojine [cofondateur du groupe Wagner, mort le 23 août 2023] l’avaient déjà illustré, le principal producteur d’instabilité pour sa propre survie.
Huit ans après avoir engagé une stratégie indirecte intégrale contre l'Ukraine, V. Poutine a décidé de déclencher une guerre de haute intensité contre ce pays. Pour le comprendre, un retour sur la pensée et la culture stratégiques russes des 30 dernières années est nécessaire ⬇️
Deuxième🧵 du jour sur les 2 ans de guerre en Ukraine, avec un bilan et des perspectives.
QUESTION : Quelles perspectives d’évolution ?
Une phase mouvement peut revenir si, sur la durée, l’un des deux belligérants s’affaiblit tandis que l’autre se renforce et s’adapte.👇
Les analystes de renseignement et de prévision russes sont probablement en train d'y voir un coup monté américain. Formuler l'hypothèse d'une aspiration démocratique spontanée impliquerait une remise en cause inacceptable de leurs croyances et de la politique extérieure russe
In
#Belgrade
, thousands of protesters continue to seek annulment of the results of parliamentary elections
The initiative of ProGlas, which organized the rally, demands that new parliamentary and local elections be held in Serbia within six months.
[🚨 À paraître] 🇷🇺🇺🇦 Que pense l'armée russe de sa guerre en
#Ukraine
? Retrouvez la nouvelle étude de
@DimitriMinic
@IfriRNV
, en ligne dès ce vendredi 22 septembre sur le site de l'Ifri. ➡️
Comme promis, actualisation de mon 🧵 d'hier. On a probablement assisté à une tentative de coup d’État, réelle ou simulée (mais dans tous les cas avortée ou suspendue), sous un prétexte assez classique : les élites au pouvoir ont trahi le peuple.
Troisièmement, Emmanuel Macron a lié son projet de « refondation » de l’Europe et de souveraineté européenne, à la création d’une nouvelle architecture de sécurité entre l’Europe et la RU, auquel les membres centraux et orientaux de l’UE ne croyaient pas et ne s’associaient pas.
Merci à
@CPietralunga
du
@lemondefr
, qui m'a accordé une longue interview sur mon livre, Pensée et culture stratégiques russes. Échange riche et stimulant ! Pour se procurer l'ouvrage, rdv sur
Le président français, n’ayant rien de substantiel à offrir à la Russie, a surestimé ses propres capacités à dialoguer avec le Kremlin – révélant ainsi les limites de l’idée d’une France « puissance d’équilibre(s) » et « médiatrice ».
C’est donc à la fois une guerre impérialiste contre une ancienne partie de l’empire russe puis de l’URSS, une guerre d’un régime autocratique contre une démocratie et une guerre contre l’Occident perçu comme le sponsor de l’Ukraine.
Prigozhin aurait accepté de s'exiler en Biélorussie et toute poursuite contre lui serait levée. Une partie des wagnériens signeraient des contrats avec le ministère de la Défense, tandis que les participants au putsch avorté ne seraient pas poursuivis. Que gagne Prigozhin ?
Quelques réflexions pour l'AFP, reprises ici, sur la Russie et le prétendu "Sud Global". "Le conflit entre Israël et le Hamas peut-il aider Poutine à rallier plus de pays du Sud contre les Occidentaux sur le long terme ?" Ma réponse en entier 1/⏬
Enfin, personne ne pourra en tenir responsable Poutine car la société civile russe est réduite : une partie de la population croira ou se contentera de ce que racontent les médias russes, et l’autre aura ses doutes, voire ses convictions, mais ne voudra ou ne pourra rien y faire.
Cette guerre est de la responsabilité de la Russie, dont les élites politico-militaires n’ont jamais accepté l’idée une Ukraine indépendante, démocratique et favorable à un rapprochement avec l’Occident.
Premièrement, il a considéré Vladimir Poutine comme un homme pragmatique et raisonnable, capable de compromis et avec qui l’établissement d’une relation de confiance, d’« homme à homme », permettrait des avancées.
Ainsi, la contre-off. UKR réussie de Kharkiv, fondée sur le mouvement, est plutôt une exception. Cela ne veut pas dire que cette guerre est atone, sans activité ; les combats sont très dynamiques mais ne se traduisent pas par des avancées territoriales importantes.
D. Medvedev : "Notre tâche est de soutenir de toutes les manières possibles ces hommes politiques et leurs partis en Occident en les aidant apertum et secretum à obtenir des résultats dignes aux élections."
#Russie
Представители несистемной оппозиции на Западе в случае прихода к власти способны радикально оздоровить политический ландшафт, считает Дмитрий Медведев:
Ils ont une perception hostile du monde, historiquement enracinée, du fait des croyances centrales et du mode de pensée de ces élites, qui les rapprochent souvent du conspirationnisme : hostilité radicale et omnipotence de l’Occident, tendance à nier le hasard et la contingence,
a pris les formes d’une pression non militaire (2004-2014), d’une stratégie indirecte « intégrale » (2014-2021), d’une dissuasion strat. (2021-2022), d’une « opération militaire spéciale » (24 fév. 2022) et d’une lutte armée longue et de haute intensité (depuis fin fév. 2022).
Deuxièmement, les États-Unis et d’autres puissances occidentales ont eu l’altruisme, malgré l’hostilité manifeste, de prévenir Moscou, comme Téhéran il y a quelque temps, de l’imminence d’attentats de ce type.
Au niveau strat., cette guerre est polymorphe. Elle n’a pas commencé il y a deux ans mais depuis bien plus longtemps : 2014, voire 2004-2005. Au cours des différentes périodes et des échecs successifs du Kremlin, la guerre, dont les stratégistes russes ont élargi le concept,
Il n’y a même pas deux semaines, le FSB prétendait avoir empêché l’attaque d’une synagogue à Moscou par la mouvance djihadiste qui se trouve certainement derrière l’attentat d’hier : l’État islamique Khorasan (branche afghane).
Ce lien n’est évidemment pas crédible pour plusieurs raisons. D’abord, signalons immédiatement que l’État islamique a revendiqué cette attaque, selon un mécanisme tout à fait classique.
Deuxièmement, celle de s’être bercé d’illusions dans sa relation avec Poutine. « En même temps », il serait injuste de faire à Macron un procès en naïveté et en faiblesse : il a montré, depuis 2017, qu’il était conscient de la nature du régime russe et de ses actions hostiles.
Les terroristes ont su profiter d’une opportunité dans un pays en guerre. Surtout, cela permet à cette branche afghane de l’État islamique de gagner en visibilité, tandis qu’elle avait été marginalisée par les Talibans et qu’elle semble avoir trouvé des soutiens au Tadjikistan.
Une des raisons qui expliquent l’incapacité de Moscou à empêcher cette tuerie est la concentration des services de renseignement sur l’Ukraine, l’Occident et les prétendus ennemis de l’intérieur.
Une fois Washington éloigné, Putin pense probablement que l'éviction de l'UE sera un jeu d'enfants. Quant à l'objectif politique (lui jamais avoué), il n'a pas changé : soumettre l'Ukraine comme entité politique indépendante.
En bonus : une relecture totalement fantaisiste de l'histoire de la chute de l'Empire romain, à la lumière des perceptions du monde actuel (et des fantasmes) qu'a le président russe.
La France tient vis-à-vis de la Russie une position ambivalente depuis des décennies, une position en partie fondée sur des mythes, des projections et des ambitions peu réalistes.
Emmanuel Macron a commis trois erreurs majeures dans sa relation avec la Russie, erreurs dont il ne se départira que très progressivement, y compris après le 24 février 2022.
La guerre en Ukraine est le fruit d’un échec strat. initial, en partie dû à un tropisme théorico-strat. qui a marqué les élites militaires depuis 30 ans, à savoir le contournement de la lutte armée (cf. mon livre).
La guerre que l’on observe aujourd’hui est, du point de vue russe et sur le plan stratégique, une hétérotélie : l’« opération militaire spéciale » déclenchée le 24 février 2022 n’aurait pas dû déboucher sur une lutte armée longue et de haute intensité,
Les efforts d’Emmanuel Macron ont été largement vains, symboliques et unilatéraux. Cette politique de rapprochement, et même d’inclusion, fut finalement très contreproductive pour son projet européen, qui se trouve pourtant au cœur de ses ambitions.
La 2è partie s’est soldée par deux défaites de l’armée russe à Kherson et à Kharkiv fin 2022 après plusieurs mois d’une lente progression russe dans le Donbass.
En plus d’être perçue comme un pays chrétien, la Russie est un pays traditionnellement ennemi des groupes djihadistes, compte tenu de son expérience en Afghanistan, en Tchétchénie, en Asie centrale, de sa relation avec l’Iran, de l’opération militaire menée aux côtés des forces..
Macron n’a probablement pas renoncé à une nouvelle architecture de sécurité incluant d’une façon ou d’une autre Moscou, mais il semble avoir progressivement compris que la construction d’une Europe forte et souveraine devait d’abord passer par les membres orientaux de l’UE.
Depuis quelques années, les services de renseignement intérieur russes se sont davantage intéressés aux libéraux « subversifs » et pro-occidentaux qu’au terrorisme islamique.
Il n’en reste pas moins qu’il a cru, à tort, qu’une relation de confiance permettrait d’infléchir certaines positions du président russe, de l’empêcher de déclencher la guerre contre l’Ukraine et le pousser à la paix.
La 3è partie, qui correspond grosso modo à l’année 2023, est une phase de stagnation qui illustre bien la forme de cette guerre depuis mars 2022 : une guerre d’usure, d’attrition et de positions où l’artillerie domine, et que la contre-offensive UKR n’aura pas réussi à modifier.
La 1è partie, qui est une phase de mouvements, s’est jouée entre fév. et mars 2022, et s’est achevée par une retraite partielle de l’armée russe et une redéfinition des objectifs stratégiques RU (et non politiques, lesquels restent encore aujourd’hui la soumission de l’Ukraine).
Si la nouvelle approche d’Emmanuel Macron semble plus cohérente, les divergences de vues avec les partenaires européens – notamment l’Allemagne – et la réticence de la France à investir massivement dans son industrie de défense la rendent cependant incertaine. FIN
Moscou ne veut avoir qu’un réel ennemi (pourtant imaginaire) : l’Occ. D’autres menaces étrangères (elles bien réelles, comme le terrorisme islamique) à cette lutte à mort pourraient brouiller la ligne idéologique du Kremlin (the West vs the Rest) et même rapprocher RU et Occ.
La question est : a-t-il envie de mener une guerre au terrorisme islamique ? Je ne suis pas sûr que Putin veuille se disperser et prendre le risque de valider l’existence d’autres menaces que celles de l’Occ., à qui il essaye déjà d’attribuer une responsabilité dans cette tuerie.
J'ai l'honneur de commencer la série des cafés stratégiques du Paris Defense Forum. Un bilan des 2 ans de guerre en Ukraine ainsi qu'un retour sur mon livre. L'entretien sera à 11h et en direct ⬇️ Soyez nombreux !
Troisièmement, l’organisation d’une telle attaque ne fait pas partie des méthodes occidentale et ukrainienne et reviendrait à rivaliser avec les crimes de la Russie contre les Ukrainiens, bien souvent civils.
4) Réponses de RU ? guerre contre le terrorisme ?
Poutine pourrait se saisir de cet attentat opportuniste pour renforcer l’implication de la société RU dans la guerre en UKR et demander davantage de sacrifices aux Russes, ainsi que pour durcir encore davantage la guerre c/ l’Occ.
L’approche de Macron s’est avérée stérile et délétère dans le cas russe, à la fois en démontrant la désunion de l’UE et en donnant de faux espoirs au Kremlin. Poutine a sûrement de son côté surestimé la volonté et la capacité de la France à modifier le statu quo.
Ne pas oublier le principal objectif stratégique du Kremlin : isoler l'Ukraine et arrêter les aides, si nécessaire en se faisant passer pour un pacifiste et en présentant Kiev comme un belliciste hystérique.
Moscou a néanmoins la capacité de mener des opérations antiterroristes et d’empêcher des attentats, comme il l’a démontré depuis des années, y compris contre l’État islamique. L’autre point est qu’il ne suffit pas de recevoir des messages, encore faut-il y croire.
D’ailleurs, ni les responsables ni les médias russes n’évoquent la piste de l’État islamique depuis hier ; peu importe qui se trouve formellement derrière car ils sont des pions forcément manipulés par l’Occident.
Autre question : "La Russie doit ménager Israël, poursuivre son rapprochement avec l’Iran, diviser les Occidentaux. Comment concilier tout cela ?" Ma réponse 1/⏬
Emmanuel Macron y voyait un moyen de ne pas pousser Moscou dans les bras de Pékin et d’accroître l’autonomie stratégique et la sécurité de l’Europe, via une nouvelle architecture de sécurité.
mais être un épilogue armé quasi-démonstratif des actions indirectes RU (subversion politico-administrative, attaques psy-info et cyber, dissuasion strat…), qui pouvait par ailleurs capitaliser sur la strat. indirecte intégrale conduite par Moscou contre l’Ukraine depuis 8 ans.
raisonnements déterministes et impression que les phénomènes sont interconnectés et souvent dissimulés etc. Cela dépasse d’ailleurs le contexte de la guerre en Ukraine : l’idée que l’Occident finance et forme les terroristes qui ont ensanglanté la Russie depuis 30 ans,
Berlin, mû par une expérience et une mémoire différentes vis-à-vis de la RU, plus proche des USA et plus attaché à l’OTAN que la France, était sur ces points plutôt sceptique et privilégiait une coopération économique et énergétique pour « normaliser » les relations avec la RU.
de même que les Tchétchènes, a été sans cesse relayée, au point de faire des attentats terroristes une composante de la guerre indirecte occidentale. Moscou ne croit nullement à une relation mutuellement bénéfique avec l’Occident :
L'identité et les motivations de ceux qui ont conduit l'attaque importent peu (elles sont minimisées ou niées). Pour Poutine, les terroristes sont téléguidés par l'Occident et ses créatures, qui veulent la mort de la Russie. Lire mes ITW dans
@Mediapart
et
@lopinion_fr
.
Just now, in a conference with senior officials, Putin more or less blamed the Ukrainian government for orchestrating Friday’s terrorist attack. Speaking more vaguely but with the same accusation, he also placed responsibility on Washington. Here are those comments, subtitled.
2) Le lien fait par les officiels russes entre les terroristes et Kiev est-il crédible ?
Poutine cherche à instiller l’idée que Kiev est derrière cette tuerie, et derrière Kiev, le prétendu sponsor et ennemi implacable de la Russie : l’Occident.
Une fois l’échec de l’opération militaire spéciale acté, Moscou a augmenté son effort conventionnel et dû faire face à une guerre longue et de haute intensité imprévue, qui a connu, à mon sens, trois phases.
si l'Occident se montre ouvert et altruiste, l’instinct des élites politico-militaires les pousse à y voir un « bluff cynique » ; si l’Occident se montre ferme, il confirme alors sa volonté radicale de détruire la Russie.
Avec ses positionnements, ses réserves et sa conception d’une France « puissance d’équilibre(s) » et « médiatrice », le président français n’a eu de cesse de s’isoler en Europe.
Non, cette piste n’est pas crédible, et en tout cas, il est quasi certain que ni les capitales occidentales ni Kiev n’ont de responsabilité dans cette tuerie.
Pour convaincre, dans un contexte de renforcement de la légitimité politique de l’OTAN depuis 2022, le président français sait tirer parti des incertitudes liées à la stabilité du lien transatlantique, affectée par de possibles changements à la tête des États-Unis.
Si le président français en est progressivement venu à adopter cette approche plus cohérente, c’est aussi probablement parce qu’il a, dès le début, vu dans cette guerre une opportunité pour consolider l’Europe.
Les deux pays se sont historiquement et principalement perçus comme des appuis, voire des alliés potentiels, dans des rivalités respectives sur le continent européen et ailleurs dans le monde. Au cœur de ces rivalités depuis le second 20è siècle : les USA.
Il a longtemps espéré et même cru que la construction d’une Europe souveraine et forte passerait par l’arrimage de la Russie au continent via une nouvelle architecture de sécurité, plus autonome mais pas en rupture, et encore moins rivale des structures euro-atlantiques.
Cependant, dès 2022-2023 (de l’ONU en sept. à Bratislava en mai), la politique russe d’Emmanuel Macron a connu une profonde mutation. Le changement d’approche très progressif du président français est le fruit d’une triple prise de conscience.
En outre, Paris et Berlin, malgré une convergence historique sur le principe du rapprochement avec la Russie, avaient des motivations et des approches différentes.