Concernant les images de Sainte-Soline, d’expérience, lorsque le ministère de l’Intérieur vous dit : « Nous avons ouvert une enquête administrative », vous pouvez être à peu près sûr qu’il ne se passera rien. Cette petite phrase n’est là que pour construire l’illusion.

Cette nuit près de Dunkerque, une dizaine de policiers sont intervenus en intimidant et menaçant l’équipe bénévole d’Utopia 56, les empêchant de distribuer du thé et de la nourriture à un groupe de personnes en détresse. Aucun répit sur le littoral nord.

Ce matin, une embarcation s’est disloquée dans la Manche, au large de Dunkerque, projetant tous les passagers à l’eau. Plusieurs navires de secours sont intervenus pour secourir 94 personnes, dont au moins trois personnes en hypothermie. Un nouveau drame qui aurait pu être fatal.

À quelques jours des quatre ans de ce naufrage, qui reste le plus meurtrier dans la Manche, et alors que les discours de haine et les politiques répressives s’intensifient, cette décision montre l’importance d’un système judiciaire pour rappeler les responsabilités de tous.

Dans sa décision, la Cour précise que « les infractions reprochées aux passeurs et aux militaires ont abouti à un résultat commun ». L’enquête a montré que les naufragés avaient contacté les secours français à plusieurs reprises, sans qu’aucun bateau ne soit envoyé sur place.

Le fond va enfin pouvoir être jugé et la lumière faite sur les responsabilités individuelles mais aussi sur l’ensemble de la chaîne de commandement impliquée.

Une victoire pour les familles des 27 victimes retrouvées et des quatre disparues qui attendent toujours de comprendre ce qu’il s’est passé cette nuit-là.

La Cour de Cassation a rejeté hier la demande d’être jugé séparément par un jury militaire. Demande ayant ajouté près de douze mois à la procédure.

Les sept militaires mis en cause dans le naufrage du 24 novembre 2021, seront bien jugés devant la Juridiction Nationale de Lutte contre la Criminalité Organisée aux côtés des 11 personnes poursuivies pour aide au passage.

Anna*, 58 ans, en situation de handicap, a été remise à la rue ce matin. Mise à l’abri quelques nuits par le 115 à Rennes, elle a dû rendre l’hébergement et n’a pas eu d’autre proposition. De retour dans la rue, elle ne sait pas où dormir ce soir.

Hier près de Dunkerque, un mur de plus de deux mètres a été érigé, s’ajoutant aux kilomètres de clôtures et de barbelés déjà installés dans la zone où survivent les personnes bloquées à la frontière. Ils parlent de sécurisation, on parle de déshumanisation et d’invisibilisation.

Ce matin à Rennes, le Département menace d’évacuer la vingtaine d’enfants et leurs parents ayant trouvé refuge dans un centre social. Ces familles ont été expulsées du campement de Maurepas jeudi dernier, mais sans solution pérenne, elles se retrouvent de nouveau à la rue.

À Rennes, près de 80 personnes, dont plusieurs familles, occupent l’espace Simone Iff depuis ce matin. Toutes survivaient au camp de Maurepas expulsé jeudi dernier. Elles demandent des solutions pour cet hiver sans quoi elles seront de retour à la rue.

Suite à l'expulsion de ce matin à Rennes, la préfecture a proposé aux familles des places dans des centres répartis en Bretagne. Mais sur place, on leur annoncé qu'elles ne peuvent rester que quatre jours, ensuite elles seront remises à la rue. Sacrée mise à l'abri @bretagnegouv

Une commémoration a lieu ce soir, 18h, sur le front de mer de Calais. Ni oubli, ni pardon.

À ce jour, sept personnes ont finalement pu être identifiées et enterrées ou rapatriées, dont les trois corps retrouvés le jour même. Neuf corps ne sont toujours pas officiellement identifiés. Et neuf familles sont toujours à la recherche de leur proche.

Seule l’implication des soutiens et des proches permettent de relancer et faire avancer les enquêtes lorsque des corps sont retrouvés. Les procédures d’identification prennent des mois et se mélangent entre les services et les multiples intervenants.

Dans les semaines qui suivent, plusieurs corps sont rendus par la mer sur les plages du calaisis et les demandes de recherches des familles affluent. Si il y a bien une petite cellule de gendarmerie pour identifier les corps, personne ne fait de recherches ni le lien.

Il y a un an, l’un des naufrages les plus meurtriers avait lieu dans la Manche. Trois personnes étaient déclarées décédées le jour même, mais les témoignages attestent d’au moins treize autres disparues. ⬇️

🚨Expulsion en cours du campement de Maurepas à Rennes où 260 personnes dont 77 enfants survivent. Nous attendons de savoir les solutions proposées mais l’opération surprise, au petit matin, après les rafales de vent de la nuit, est d’une violence insupportable.