Sacha est partie en catastrophe après le début de l’offensive russe, le 24 février. Elle a trouvé refuge à Tcherkassy, au centre de l’Ukraine. « Plus aucun lieu n’est sûr dans le pays. Ici aussi on entend des sirènes, mais au moins il n’y a pas de bombardements. »

Sur les photos et vidéos qui lui parviennent de Kharkiv, elle reconnaît, parmi les ruines, les immeubles devant lesquels elle passait tous les jours, ses cafés préférés, les rues qu’elle aimait arpenter. « On pleure beaucoup »

Son meilleur ami, resté à Kharkiv, lui envoie régulièrement des photos de la ville, dévastée par les bombardements incessants. « Quand je les regarde, je n’arrive pas à y croire. C’est très dur », dit Sacha

C'est lui qui lui a envoyé la photo de cet immeuble éventré. Sacha le connaît bien ce bâtiment, il est à côté de chez elle. L’illustratrice a imaginé le quotidien de ceux qui vivaient là. «Je me suis souvenu combien notre vie était douce, avant, et je suis partie sur cette idée»

« Avant, je dessinais des choses plus drôles. Aujourd’hui, mes illustrations sont un moyen de montrer ce qui se passe dans mon pays. C’est important, pour moi, parce que beaucoup de gens disent que ça n’existe pas et que ce sont des fake news »

Sacha le sait d’autant mieux que ses parents vivent en Russie depuis dix ans. Là-bas, la guerre en Ukraine n’est qu’une « opération militaire spéciale » visant à «dénazifier» le pays

Ses parents la croient, malgré tout. « Ma mère ne sait pas comment m’aider. Elle m’écrit tous les jours pour me dire qu’elle m’aime. Moi aussi je l'aime »

Sacha Anisimova n'a aucune intention de quitter l'Ukraine. Elle espère juste que tout cela sera bientôt fini et qu'elle pourra rentrer chez elle. « Je veux qu’on me rende ma vie d’avant » #Kharkiv

Avant, elle passait tous les jours devant cet immeuble de Kharkiv pour rejoindre sa cousine, qu'elle appelle sa "soeur". Sacha s'est dessinée devant en train de promener son chien, comme avant. L'illustration n'est pas encore sur son compte Instagram. La voici pour @lemondefr

Le témoignage complet de cette jeune illustratrice de Kharkiv à lire ici : #Kharkiv #Ukraine

Sacha Anisimova et son chien dans la vraie vie (photo publiée en avril 2020 sur Instagram)

@faustvincent @lemondefr Ça serait bien si elle faisait un dessin des immeubles en Palestine, en irak, en Syrie et au yamen et je m'en passe

@faustvincent @lemondefr A Paris il y aurait eu des gens qui se branlent à tous les étages.. 🙄

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