Je crois que le plus triste avec les immigrés arméniens c’est que pour la plupart d’entre nous, on ne peut rien nous raconter au sujet de notre famille. Je ne sais pas qui ils étaient, je ne sais pas ce qu’il leur est arrivé. Il nous reste plus rien.
Et puis la génération d’après a vécu la guerre au Liban et la révolution islamique en Iran. Ils ont fui leur pays. Ce qu’il pouvait rester du génocide a disparu dans la guerre. Et la vie de mes ancêtres, arrières grands parents, grands-parents, parents a disparu.
Il reste quelques souvenirs de l’enfance de mes parents mais ils sont incapables de parler de ce qui les a traumatisés. Alors j’ai rien à part le souvenir de ma mère qui mettait du sirop de rose sur de la neige en guise de glace.
Je sais que la Turquie ne reconnaîtra jamais le génocide et qu’absolument tout le monde se contrefout de ce qu’il nous est arrivé mais j’aurais juste aimé qu’ils ouvrent les archives. J’aimerais juste savoir qui je suis.
@NZadourian
Lorsque les russes ont envahi l'Anatolie accompagnés par nos voisins arméniens qui leur servaient de guide et d'interprète.
Ma famille a du fuir 400 km à pied en hiver. Beaucoup ne sont jamais revenus.
Cette époque fut tragique pour toutes les populations de cette région.
@NZadourian
@CharlesAslangul
J’ai remarqué ça avec ceux originaires de l’Empire Ottoman.
J’ai eu de la chance, du côté maternel ils venaient de l’Empire Russe, et on a gardé un peu de mémoire des noms, lieux, histoires.
@NZadourian
Mes arrière grands parents ne parlaient pas, on a juste des bribes sur leur région d’origine, par où ils étaient passés avant la France. Après je peux comprendre, ils voulaient construire une nouvelle vie et oubliaient puisque justice ne serait jamais faite.
@NZadourian
Et pourtant on ne vient pas du néant, mais souvent des familles trop détruites par leur passées ne se tournaient que vers l’avenir….
Je remonte qu’en partie sur les arrières grands parents qq part en Russie tsariste
Mon épouse, jusqu’au 17 eme ou 16 eme siecle… en Bretagne
@NZadourian
Je me souviens une fois mon grand-père, qui était enfant lorsque sa famille a quitté l'Arménie, nous a dit qu'ils étaient dans un train et que quelques wagon de ce train n'ont pas suivit. Il y avait son grand frère dedans, ils ont jamais su ce qui lui était arrivé.
@NZadourian
Les fréquentations sont importantes et encore plus les choix, pour les Arméniens. La Turquie n’a rien à assumer mise à part la confiance envers les Arméniens qui s’est avérée fausse au fil du temps.
@NZadourian
Je sais juste que mes arrières grands parents ont survécu car la famille tenait un moulin, et qu'ils étaient donc "utiles" car ils produisaient à manger. Le reste c'est : la marche de la mort à travers le désert, et trois exodes pour arriver en France. Je compatis.