Rimbaud et Verlaine, entre deux absinthes, aimaient aussi s’en coller un petit avant d’aller fricoter et tout ceci ne nous regarde pas. Coucouche panier la Manif Pour Tous.
Alors que Darmanin publie fake news sur fake news pour défendre le lobby de l’alcool (papa est cafetier à Valenciennes), il serait peut-être temps de faire un thread sur le cannabis et la manière dont il a été interdit.
Aux USA comme en France au début du XXe siècle, le cannabis est une plante comme une autre. Car depuis l’Antiquité, les nombreuses vertus du cannabis sont connues.
Les Chinois cultivaient le chanvre il y a 4700 ans sous l’Empereur Shennong. Il était utilisé pour lutter contre la goutte, la malaria et autre dans la médecine traditionnelle chinoise.
Les Égyptiens l’utilisaient contre les menstruations douloureuses et contre les glaucomes. On a retrouvé des traces de chanvre sur la momie de Ramses II.
« Le Chanvre est une très ancienne culture française, antérieure au Moyen Age. Chaque ferme possédait sa chènevière, située sur les meilleures terres qui bénéficiaient d’une partie des engrais organiques, pour les besoins personnels des exploitants.
Rabelais en parle à la fin du Tiers Livre, publié en 1546. Un joyeux éloge et une description précise du Pantagruélion, une herbe magique qui soigne les maux et qui a toutes les propriétés du chanvre.
Shakespeare en fumait dans une pipe. Des chercheurs ont retrouvé des traces de cannabis dans une très sérieuse étude du South African Journal of Science.
Sans cannabis, Baudelaire n’aurait jamais écrit Les paradis artificiels. Baudelaire qui, avec Théophile Gautier, Delacroix, Alexandre Dumas, Victor Hugo et Gérard de Nerval faisaient partie du Club des Hashischins. Bande de racaille.
Kennedy en prenait pour soigner ses douleurs et avant lui, la Reine Victoria aussi, pourtant pas un modèle d’ouverture celle là, soulageait règles et autres douleurs avec cette plante.
La Canebière à Marseille vient de là. Le Vieux Port était une des places fortes du commerce mondial de chanvre dont on faisait cordages, toiles, vêtements etc…
Mais revenons à nos moutons (noirs) : comment et pourquoi le cannabis a-t-il été interdit aux USA puis partout ailleurs ? Pour des questions sanitaires ? Non. Pour des questions économiques… et raciales.
William Randolph Hearst (qui a inspiré Citizen Kane) était un magnat de la presse. Hearst avait besoin de bois pour faire du papier. Problème : faire pousser des arbres demande beaucoup d’eau. Beaucoup, beaucoup
Alors que le chanvre en demande beaucoup, beaucoup moins. Et avec, on peut faire du papier, des cordes (pour nos fameux trois-mâts), des vêtements. En fait, on peut tout faire avec cette plante.
Alors Willy, appelons-le Willy a mis son immense empire de presse au service de Harry Aslinger, charmant personnage raciste qui n’appréciait pas l’immigration mexicaine venue dans les années 10 et 20 aux USA. Que des basanés de merde qui écoute de la musique du diable.
Avec l’aide de Willy, Aslinger a lancé une énorme campagne de désinformation (oui déjà, Gerald, ça fait rêver) sur le cannabis. Avec des arguments… euh… détonnants.
La société Dupont de Nemours était aussi de la partie. Comprenez, quand on vient d’inventer le Nylon et qu’une plante pas chère, pas dépensière en eau se développe partout pour faire du tissu, ça fait une sacrée concurrence.
Quand on voit ce qu’a donné la crise des opioïdes aux USA, quand on voit les ravages de l’Oxycodone, Vicodin et Fentanyl qu’on donne à tour de bras et qui a crée des millions et des millions de drogués aux USA...
Mais nos politiques oublient sciemment de dire que sa dangerosité est sans équivalent avec celle de l’alcool, du tabac et de nombre de médicaments prescrits légalement.
Celui que ma fille pouvait acheter dès 14 ans dans n’importe quel supermarché. Celui que mon cafetier auvergnat vendait sans vergogne à des gamins de 15 ans avant que je ne l’insulte devant tout le monde.
En plus, il en profitait pour vendre des jeux d’argent et des clopes à tour de bras. Sombre connard. Heureusement, il a revendu à une personne plus intègre que lui.
Un petit exemple : en Hollande, quand tu vas dans un coffee-shop, on te demande ta carte d’identité. Même si tu es vieux, ridé et qu’il est évident que tu as plus de 18 ans. C’est comme ça.
Car s’il y a une descente de police et qu’on y trouve un mineur, l’établissement est immédiatement fermé. Déjà vu un bar, un café fermé car il a vendu une bière, des jeux ou des clopes à un ado en France ? Jamais.
Déjà vu un City Market fermé car il vend de l’alcool à des mineurs ? Jamais. Et pourtant, quand on voit les ravages de l’alcool, le binge-drinking, les accidents sur la route, les violences domestiques…
... les viols jusque dans les plus grandes écoles (voir le scandale Centrale), c’est d’abord sur l’alcool qu’on devrait taper. Mais non, comprenez, c’est culturel.
Et c’est vrai que ça l’est. Il suffit de regarder des films français ou une fin de journée à la buvette de l’Assemblée nationale pour s’en rendre compte.
Et n’allez pas nous sortir le coup de « Oui mais tu fumes un joint et après tu passes à la coke ». Le vrai cheminement, c’est « Tiens goûte mon verre ». On a tous fait ça. On nous a tous fait ça.
Hormis l’ineptie globale d’une politique répressive qui ne marche pas depuis plus de 50 ans, nous sommes en train de nous faire mettre des années dans la vue par les Israéliens qui étudient le cannabis depuis 25 ans
Chaque jour, ils découvrent de nouvelles propriétés des différentes variétés (plus de 450) de cannabis. Cancer du sein, cancer du poumon… et même en prévention du cancer ou en traitement pour Alzheimer ou Parkinson.
Et sur un marché de plus de 4 milliards en France, on est en train de perdre un temps irrattrapable en R&D face une concurrence mondiale (car c’est inéluctable, la légalisation se fera un jour ou l’autre) qui propose déjà bonbons, caramels, chocolat, huiles et gâteaux pour chiens